CHAP 12 : LA COOPERATIVE AGRICOLE DE KAPANGA
En marge des activités purement pastorales, les Pères Salvatoriens ont créé aussi une Coopérative agricole en faveur de la population de toute la zone de Kapanga. C’est le 10 septembre 1981 qu’elle vit le jour sous l’égide des Pères Joseph CORNELISSEN et Laurent JANSSENS. La Coopérative Agricole de Kapanga (Cagrikap en sigle), était censée participer activement à l’amélioration de la vie de la population ; elle était appelée à être un modèle de développement communautaire rural.
Effectivement, la CAGRIKAP eut des débuts florissants, elle faisait le prestige de la mission catholique de Kapanga. On importa d’Europe les moyens nécessaires pour que s’épanouisse l’Entreprise : le 08 juillet arrivèrent les deux premiers véhicules, un lourd camion Magirus et une jeep Land Cruiser. Jacques Santos, le chauffeur digne des Pères Salvatoriens, qu’accompagnaient les Pères PIET et JOS POLDERS ramena de Kinshasa, sans casse et par route l’importante acquisition de la CAGRIKAP. Le personnel de direction de l’Entreprise vint aussi d’Europe. Ce premier gérant fut le suisse DIETER IMHOF. Des équipements de toutes les sortes arrivèrent, on construisit des bâtiments : des entrepôts et des silos pour la conservation des produits. Des containers sont débarqués ayant dan leurs gros ventres des outils… CAGRIKAP connut un point de départ fulgurant, son siège Social fut établi à Musumba. Son rôle essentiel était l’encadrement des agricultures de engrais leur sont fournis. Après la récolte, le grand camion passe dans les villages acheter les produits es paysans coopérateurs. La CAGRIKAP les travaille à Musumba (au moulin, aux décortiqueuses…), les conserves pour les consommer au moment opportun. Elle s’occupait non seulement de l’achat, mais aussi de la vente de ces produits agricoles travaillés (farine, arachide…). Le camion orange surgissait dans les villages comme une consolation de la population après les durs labeurs des activités champêtres. La Coopérative disposait aussi d’un magasin de vente des produits manufacturés : savons, huile, habits et même des pièces de vélos. Les coopérateurs pouvaient s’en procurer à crédit. Au bout d’un an, certains pouvaient s’acheter des objets de valeur, tel que un vélo ou se construire une maison convenable.
L’Entreprise faisait d’énormes progrès sous l’œil vigilant de DIETER qu’assistait le Zaïrois MATEP JOJO. Tout le monde était satisfait et y trouvait son compte.
L’ASSEMBLEE GENERALE
Pour mieux contrôler l’Entreprise, les agriculteurs et la direction se retrouvaient une fois l’an au sein de l’Assemblée Générale. Y prennent part, les représentants de chaque village (appelé Centre), les Gérants et le Conseil de gestion. A l’ouverture et à la clôture, on y invite aussi les notabilités de la place : Le Commissaire Sous-Régional de Kasaji, le Commissaire de Zone de Kapanga, le MWANT YAV, les responsables religieux, les autorités militaires… Et aux discours protocolaires de pleuvoir.
L’assemblée siège pendant trois jours : on présente des rapports des activités, on fait des révisions et fixations des prix des produits agricoles pour la saison prochaine on parle de la « vie de la Coopérative »
En 1985, la Coopérative était au sommet de son prestige : il y a une augmentation significative du nombre des coopérateurs et de la production. La même année, elle acquit son autonomie par rapport à la mission catholique dans son fonctionnement. Les fondateurs n’œuvraient plus sur place à Kapanga. Le Père Joseph n’y reviendra qu’en 1989.
En avril 1989, le mandat de Monsieur DIETER IMHOF touchait à sa fin. On annonce son remplacement par un couple Belge. Mais en attendant l’arrivée de ce couple, un jeune stagiaire Belge, Frère Patrick NEYS assurait l’intérim. C’est en novembre 1989 que débarquèrent les nouveaux gérants, Luc DENOYETTE et son épouse KRISTEL WITTOUCK, accompagnés par DIETER, le gérant sortant.
En ce moment, hélas !, la CAGRIKAP avait plutôt l’air essoufflé. L’héritage de LUC et KRISTEL n’était pas enviable. Un défi leur était lancé. Le camion et la jeep étaient amortis. L’économie même du pays est aux abois. La CAGRIKAP, butte à des multiples difficultés. Elle a la corde au cou. Les agriculteurs, sentant le poids de cette période de vaches maigres, pensent qu’ils sont trompés. Ils ne jouissaient plus, en effet, des avantages qui étaient les leurs jadis (Par exemple, le crédit).
A l’Assemblée Générale de 1990, le fondateur, le Père Joseph est présent pour soutenir le jeune couple aux prises avec les agriculteurs en colère. Tous les trois tâchèrent de s’expliquer sur la situation actuelle et les espérances en vue. En vain. Le langage des paysans devient insupportable, le Père Joseph est tout simplement scandalisé, il claque les portes au milieu de la séance. Il veut enterrer l’Entreprise qui, dit-il,’ n’est pas avant tout une Coopérative de Crédit’. L’Assemblée tourna au vinaigre. Tout le monde en sortit fâché. Le couple cependant veut encore être optimiste : il y a moyen de trouver une solution. La concertation eut lieu entre le Père Joseph et le couple.
Il fallait nécessairement injecter des capitaux frais dans cette boite, il fallait trouver un nouveau camion, il fallait, il fallait… La Belgique était d’accord pour voler au secours de la CAGRIKAP. Les nouveaux gérants devaient donc travailler.
Mais, le malheur dit-on, ne vient pas seul. Au niveau national, un conflit éclate entre le Gouvernement belge et le Gouvernement zaïrois : ce conflit rentre dans le cadre de l'interminable et fameux « contentieux Belgo-Zaïrois ». Le Président Mobutu entre en fureur contre les Belges et expulse illico tous les coopérants Belges du Zaïre. LUC et KRISTEL plièrent bagages le 28 juin 1990, abandonnant la moribonde CAGRIKAP à son propre sort. Une nuit noire sombra sur ses bâtiments. Aujourd’hui l’herbe a envahi la cour. C’est maintenant que Monsieur Mukaz peut hériter du titre pompeux de Gérant a.i.
La CAGRIKAP attend encore sa réanimation.
CONCLUSION
Au bout de notre travail, nous croyons, sans naïveté de notre part, que l’Evangile de Jésus-Christ est tombé dans de la bonne terre à Kapanga. Rude montée, marche cahotante, lente maturation de la vie chrétienne, nous ne pouvons pas décrire autrement l’histoire de l’Evangélisation de Kapanga. Nous avons fouiné dans un passé relativement lointain avec nos limites des moyens. Nous n’avons pas toujours obtenu les informations que nous aurions voulu avoir ; nous n’avons pas parlé de la vie de tous les prêtres qui, eux aussi, ont été à leurs manières, des inlassables apôtres des Jésus-Christ. Le sujet reste ouvert à d’autres chercheurs…
Quant aux pages qui s’arrêtent ici, elles ont voulu simplement traduire notre émerveillement face à l’œuvre accomplie par tous les missionnaires de Kapanga.
« Comme ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du messager de la bonne nouvelle ».
Isaïe, 52,7
SUCCESION CHRONOLOGIQUES DES MISSIONNAIRES DE KAPANGA
1. P. EVRARD LAUREYS1929-1938
2. P. AMANS SMEETS 1929-1938
3. P. ADHEMAR DEPAW (KAWEL) 1934-1941
4. P . PASCAL CEUTERICK 1937-1945
5. P .TITUS VAN RUYTEGEN 19368-1941
6. P. TIBALD PETERS 1940
7. P. GODARD LEMMENS 1940- ?
8. P . SIDON VAN DEN BORCHT 1940-1955
9. P. MARCELVAN INN ( SAMUSENG ) 1943-1955
10. P. CONSTANT JACOB 1946-1952
11. P. WULFRAM GOAVAERTS 1949-1954
12. P. JEAN BOURGONYON 1955.
13. Fr RE?I DE BOEVER
14. Fr VERCOUTEREN
15. Fr ARNOLD KNAAPKENS
16. Fr GODFRIEND LOUWERS
17. P. LEONARD VANERP
18. P. JEROME GUBBELS ( KABWABU) 1955
19. P. JOSEPH Hermann 1955
20. P. ALBERT IHLE 1957
21. P. ANSELME 1957
22. P. LOUIS HEITFELD (MADJAKU) 1958
23. P. ONESIME EGGERT 1959
24. P. FRANS CARIS 1959
25. P. LAURENT THEODORE JANSENS 1960
26. P. MARTIN KOOPMAN (SAMBAZ) 1961- A NOS
JOURS
27P. ARNOLD STEVENS 1961 – A NOS JOURS
27. P. GODEFROID GOVAERS 1961-1991
28. P. JOSEPH CORNELISSEN 1964- A NOS JOURS
29. P. HUBERT GUSEN 1964
30. P. PIET MAURICE STEVENS 1965
31. P. WILLY SMEET 1965
32. P. ROMAIN MINSEN 1972
33. P. JACQUES HENKENS 1974-1989
34. P. LAN SZCPILKA 1980- Q NOS JOURS
35. ABBE MUZUKA MAVUNGA GABRIEL 1983-1985
36. ABBE KALENDA KET ALAIN 1989- A NOS JOURS
Par Abbé Alain Kalenda Ket
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